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L'art autochtone pour une décoration ethnique

De la décoration dans les villages à la décoration ethnique de nos intérieurs : L’art autochtone, la vedette des amateurs depuis des années


Un Ganesh "Made in France"
Centre ville de Chambéry

La Fontaine des Éléphants au Centre-ville de Chambéry est un monument incontournable qui ne passe pas inaperçu pour tous visiteurs de passage par la cité savoyarde. Le monument a été construit en 1838 pour commémorer la gloire du général de Boigne, un grand militaire de retour des Indes. Sa conception rappelle un monument des souvenirs, comblé du désir d’extraordinaire, de l’étonnant et d’une vision ethnique des pays lointains. Son style avec ses quatre pachydermes superposés d’une fontaine et d’une colonne combine plusieurs symboles venant de cultures indiennes, parmi lesquelles le Ganesha, dieu hindou à tête d'éléphant qui est prié en bonne augure et symbolise l'abondance et la sagesse. Même au fil des années, ce monument reste surprenant dans une ville française.


L’attrait pour les objets venant des quatre coins du monde reposait sur la volonté de collectionner un objet à la fois rare, unique et encore jamais vu. Ce sont les premiers souvenirs des voyageurs d’antan. Il est concevable qu’en rapportant ces objets, les voyageurs apportaient aussi leurs mémoires, les moments de bonheur, les symboles de bon augure ou tout simplement les objets de curiosité qui leurs rappelaient ces pays éloignés de leur propre connaissance, culturellement et géographiquement. Ces objets venaient à décorer l’espace personnel et à attirer l’admiration collective. Les voyageurs, depuis toujours, ont apporté ces objets de beauté à une fin décorative.


Grace à différentes donations de Madame Krishna Riboud et de son mari Jean Riboud, ami de Henri-Cartier Bresson, le musée Guimet à Paris s’est constitué une grande collection de textile, peinture et autre artefact venant des cultures autochtones indiennes. Consciente que les textiles et les peintures provenant d’Asie, et plus particulièrement d’Inde, constituaient un patrimoine inestimable, mais menacé de disparaître, Krishnā Riboud collectionna une multitude d’œuvres, souvent acquises par des antiquaires revenants d’Inde ou pendant ses voyages dans son pays natal. Une collection de telles œuvres reste toujours incomparable à nos jours.


Cette volonté de collectionner des artefacts des cultures autochtones originaires de l’Inde n’était pas uniquement française, mais ainsi se développa dans d’autres pays Européens et aux États Unis. C’est ainsi que nous voyons des collections extraordinaires de peinture autochtone au sein de grands musées en Europe et outre-Atlantique.




Décoration ethnique
Peinture murale dans un village africain

Les cultures autochtones, berceaux des artisans et des artistes, au cœur de ces collections n’étaient rien d’autres que les rituels des femmes et des hommes ayant toujours vécu sur leur terre reculée. Leurs arts étaient l’expression de leurs histoires, souvent naïfs, ou encore abstraits et même parfois naturalistes. Ils utilisaient les peintures, tentures ou fresques comme décoration sur les murs de leurs maisons. Les façades contenaient des représentations souvent géométriques et décoratives, alors que les intérieurs prenaient des aspects cérémoniaux ou même religieux. Dans les lieux communs du village, par exemple au conseil des sages, il convenait de contribuer aux œuvres collectives. Au fils du temps, dans les villages, ces peintures sont venues embellir les murs des écoles, des petits commerces et même des centres médicaux.


La facilité d’expression, ancré au fils du temps, rende un aspect nomade à ces arts. Les artistes sont, par leur culture, adeptes de créer des autels temporaires au bord des routes, eux aussi très décoratifs.





Décoration étonnante sur le tréteau
Décoration autochtone authentique en Afrique

L'expression « art ethnique » est utilisée pour souligner la relation particulière entre certaines formes d'art et leurs origines ethniques. Souvent pris dans un contexte africain, comme l'art fang du Gabon, l’art dogon du Mali ou les masques baoulé, pour désigner l'origine ethnique de ces traditions artistiques, ce type d’art est aussi prévalent dans d’autres continents, que ça soit les peuples Hmong au Vietnam, les peuples Rakhine au Birmanie et leurs cousins Naga en Inde, ou encore des anciennes ethnies indiennes telle que les Gond, les Warli et des centaines d’autres. L’ethnique se rattacherait à l’acceptation de la diversité et de l’appropriation d’une identité « tribale », pas seulement dans le sens anthropologique mais aussi comme une communauté homogène, une appartenance de pensée, d’habitat et de hiérarchie sociale.


L’art ethnique est ainsi un ensemble d’objets de création artistique : peintures, sculptures, masques, tissus et plusieurs autres objets utilitaires, qui sont créés par des artistes originaires des communautés avec un fort ancrage dans leur origine. L’ethnique, relatif à une ethnie, sert à désigner une population autochtone. Leurs arts font partie de leur langage matériel utilisé à des fins rituelles et décoratives.



Décoration mural pour un hôtel en Inde

Leurs créations embellissent tout d’abord les murs dans les villages et représentent ainsi des souvenirs de culture avec une cadence de vie souvent différente de nos vies métropolitaines occidentales. On retrouve, dans ces cultures ethniques, le temps de saisir les petits plaisirs, le temps de vivre au rythme de la nature. Ces peuples transmettent cette culture dans leurs créations artistiques avec une vraie volonté de transmettre les valeurs et l’expression de mère-nature : des couleurs organiques, on pense notamment à des teintes proches de la terre comme le terra cotta, des ocres ou encore des couleurs « dramatiques », des formes inspirées de la nature et surtout une croyance dans une vie en synergie avec la terre. Leurs œuvres transmettent des valeurs universelles et utilisent dans leur conception des matériaux écologiques, respectueux de l’environnement.


Mêlant objets authentiques rapportés de voyage, meubles originaux de forme asiatique et esprit « rénové », le style ethnique est vraiment dans l'air du temps, et permet de satisfaire nos rêves d’évasion les plus lointains. De nos jours, l’image de vie dit « ethnique » fait rêver. Des éléments de design sont incorporés dans la conception des intérieurs et conviennent à tous les budgets, des plus accessibles aux plus rares, en passant même par des objets de collection !


Une esthétique simple


Les Warli ont toujours créer des fresques sur les murs de leurs huttes. Ce sont souvent des peintures religieuses telle que le Chownk de mariage, les divinités terrestres variées ou encore l’admiration de la forêt.



A l'origine, les peintures Warlis étaient uniquement réalisées par les femmes sous forme de fresques et recouvrait les murs à l’extérieur ou à l’intérieur. Celles de l'extérieur célébraient les cycles des saisons, liées à la vie agricole et les divinités associées comme la déesse du riz ou bien était invoqué le dieu soleil et le tigre, roi de la forêt.


A l’intérieur du foyer, chaque moment de la vie était marqué par une peinture spécifique, en commençant par le chownk, véritable célébration de la vie conjugale. Les femmes mariées, ainées de la famille donnaient leur bénédiction en marquant le carré central de l’œuvre. Ensuite venait la contribution des autres femmes, de toute âge, dans la création de l’édifice. C’est Jivya Soma Mashe, le célèbre peintre Warli, présent dans les collections de la Fondation Cartier ou du Centre Georges Pompidou à Paris, qui fut le premier des hommes à peindre. A son décès, il laissa orpheline l’incontestable école de peintre désormais toute aussi reconnue dans ce genre.


L’art chez les Warli, ainsi que chez beaucoup d’autres peuples autochtones est avant tout une expression spirituelle transmise par les ainées aux plus jeunes de la famille. Toujours monochrome, sur un fond d’ocre mélange terre et d’autres matières organiques, les œuvres sont réalisées grâce à une peinture blanche. Autrefois pate de riz, les artistes favorise aujourd’hui de l’acrylique blanc.

De représentations naïves, avec un rappel aux cultures préhistoriques, les peintures sont aujourd’hui l’interprétation de la vie de village, l’aspirations des peuples mais aussi leurs visions de la vie dans les métropoles. L’œuvre Warli est marquée par une linéarité et une esthétique minimaliste. Une décoration ethnique chaleureuse et dépaysante, un tableau qui permet d'apporter une touche de paysage très lointain et des saveurs dites « exotiques ».


Les couleurs exagérés des Gonds


Au contraire des Warli, les peintures Gond sont des célébrations en couleurs. Venant aussi des décorations murales du village, ces peintures furent traduites sur des supports contemporains tel que du papier ou du canevas, colorées à l’aide d’une palette acrylique très pétillante. L’art pictural Gond est depuis quelques années sur le devant de la scène de l’art contemporain indien. Jangarh Singh Shyam fut l’artiste phare mis à l’honneur en France dans l’exposition « Magiciens de la terre » au centre Pompidou en 1989 et encore après son décès en 2010 au musée du Quai Branly, « Les autres maitre de l’Inde ». On reconnaît une peinture Gond à son style très insolite, des traits assurés mais furtif, une pictographie naïve, abondante de pointillisme ou par des traits minuscules, des motifs répétitifs et surtout des couleurs vives. De près, les œuvres s’apparentent à une profusion de points colorés. Ces peintures mettent en scène des arbres, des divinités et des animaux fantastiques, une forêt enchantée !



« Plongez votre regard dans une œuvre Gond et vous serez transportés dans un univers mystique invitant au rêve et au vagabondage de l’esprit. » Les Gonds sont parmi les plus grandes ethnies autochtones d’Inde et sont partagés en clans. Ces différents groupes mènent des styles de vie divers: pasteurs, agriculteurs, danseurs, musiciens itinérants et aujourd’hui une communauté importante d’artistes, souvent en lien familial avec le grand maître Jangarh Singh Shyam. Les Gonds sont des animistes et croient que les esprits et les divinités vivent dans les forêts et les arbres, dans les animaux, et même dans des objets inanimés tels que des pierres.







Les toiles Gond, petites ou grandes focalisent les regards sur les murs des galeries et sont ainsi des décorations convoitées par des amateurs d’arts autochtones.



Un écho cosmopolite aux aires rural


Loin de l’Inde, dans le Londres cosmopolite, une chaine de restaurant cotée propose aux connaisseurs un vrai voyage gustatif. Si l’idée est séduisante, ce qui retient surtout l’attention est la présence sur les murs des restaurants, d’un ensemble de peintures Warli, de tableaux Gond ou de marionnettes du Rajasthan. Les œuvres sont mises en valeur dans une présentation théâtrale, et sont un vrai apport esthétique aux stimulations des papilles de ces restaurants. L’expérience devient multisensorielle. D’autre restaurants parisiens, toujours aussi apprécié, préfèrent ces mêmes œuvres Gond mais dans une disposition muséale. Kishore et Sadashiv Mashe furent les artistes à l’honneur pour peindre des fresques à la maison des Indes, Cité Internationale à Paris.



L’art autochtone indien, des Warli ou des Gond, est aussi la vedette des galeries aux États Unies, au Japon ainsi qu’en Australie. A la fois désir de collectionner et décoration unique, cet art présente un voyage dans l’Inde authentique, loin des grandes métropoles. La décoration de style indienne figure parmi les plus exotiques pour donner une ambiance à la fois chaleureuse et luxueuse. Les peintures uniques des artistes Gond, Warli, ou encore Santhal, ainsi que les œuvres de Madhubani sont une opportunité pour acquérir de l’art singulier qui peux convenir à tous styles.

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